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← articles plus anciens 12 juin 2017 j16 – ce que nous enseigne roland 2017 voici ce que l’on retiendra de l’historique « cuvée décima » : nada(l) ! one, two, three, four, put your rafa on the floor. afp / gabriel bouys • benoît paire, n°49 mondial, a toute sa place dans le top 10. le français a pris six jeux à rafael nadal au premier tour (6-1, 6-4, 6-1), soit autant que le n°3 stan wawrinka en finale (6-2, 6-3, 6-1), et à peine un de moins que le n°8 dominic thiem en demie (6-4, 6-3, 6-0). robin haase (n°43) pourrait quant à lui viser le podium du classement atp : le néerlandais a carrément inscrit huit jeux contre rafa (6-1, 6-4, 6-3), mieux que quiconque cette année. en revanche, on ne peut rien faire pour le géorgien nikoloz basilashvili, vaincu 6-0, 6-1, 6-0, à part lui transmettre toute notre estime et lui assurer qu’il y aura des jours meilleurs. • l’entendement humain a des limites, parce que 10, franchement, on ne se rend pas compte. est-ce que vous vous rendez compte ? non mais franchement, est-ce que vous vous rendez compte ? franchement, on ne se rend pas compte. notre cerveau n’a pas été préparé à un truc pareil. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10. dix. zehn. au lendemain du décuplé, on se demande encore : quel équivalent dans d’autres disciplines sportives ? ou dans d’autres domaines que le sport ? et puis on se dit : faut-il vraiment chercher un équivalent ? ce qu’a réussi rafa est unique. #champ10n pic.twitter.com/bv0m1qe7ne — rafa nadal (@rafaelnadal) june 11, 2017 • le tennis, c’est encore mieux à deux. le monologue de nadal dimanche restera dans l’histoire parce qu’il lui a offert sa dixième coupe des mousquetaires. mais en repensant à l’édition 2017, on aura aussi en mémoire le dialogue à bâtons rompus en demi-finale entre murry et wawrinka, sommet du tournoi sur le plan du jeu et de l’intensité, seul match où l’on ait senti le court philippe-chatrier en fusion. mentions spéciales à la finale dames entre jelena ostapenko et simona halep, au quart de finale halep-svitolina et au premier set de thiem-djokovic. ce n’est pas de sa faute, mais la domination hors norme de nadal sur la concurrence atténue un peu l’émotion. c’est du moins ce qu’on a déduit de la relative retenue du public devant le morceau d’histoire qu’il était en train de vivre dimanche. • la samba vous tente ? essayez quand même le tennis. jelena ostapenko a appris la samba entre ses 5 et ses 12 ans, avant de privilégier la raquette, avec un certain succès. « quand j’ai dû choisir, je me suis dis que le tennis pouvait me procurer plus de plaisir. » et de victoires à roland-garros. trophies are heavy guys! #rg17 pic.twitter.com/9iczl6vz6h — roland-garros (@rolandgarros) june 10, 2017 • et si, dans ce sport, ce sont en fait les dames qu’il fallait payer plus que les messieurs ? argument souvent avancé par les partisans d’une dotation plus élevée pour les hommes : le temps passé sur les courts. comparons la durée des sept matchs disputés par nos deux champions cette année : 12h04 pour nadal. 12h22 pour ostapenko. si le débat sur la dotation se pose en termes de temps de travail, alors sur ce coup-là, il est réglé. s’il se pose en termes de logique économique de rentabilité, école de pensée à laquelle appartient ion tiriac , alors oui, sans doute le tennis masculin génère-t-il plus d’argent que le tennis féminin. et s’il se pose en termes de morale pure, alors la question est peut-être moins « pourquoi les tennismen seraient-ils mieux payés que les tenniswomen ? » , mais « 2,1 millions d’euros pour avoir gagné roland-garros, est-ce juste ? » . • le renouvellement de la classe tennistique masculine n’est pas pour tout de suite. on a vu deux finalistes trentenaires à paris, quatre mois après avoir vu deux finalistes trentenaires à melbourne. le top 5 du classement mondial – murray (30 ans), nadal (31), wawrinka (32), djokovic (30), federer (35) – offre un message d’espoir aux trentenaires qui se disent qu’ils vieillissent et que tout est foutu. rafa n’avait jamais été si expéditif, et n’avait jamais lâché aussi peu de jeux en route (35, contre 41 en 2008, sa meilleure année), un peu aidé par l’abandon de carreño-busta en quart, certes. • novak djokovic a tout perdu. l’an passé à la même époque, le serbe était n°1 mondial et possédait les quatre trophées du grand chelem. il est désormais n°4, et n’en détient plus un seul. mais il possède un andre agassi de plus qu’il y a un an, et ça va peut-être l’aider à retrouver la recette des grandes victoires. les douze derniers mois de novak djokovic résumés en un cliché. afp / thomas samson • maxime hamou et le bisou forcé, laurent lokoli et la main non serrée, david goffin et la bâche mal placée, ion tiriac et les joueuses d’après lui surpayées, margaret court et ses insanités : pas un roland-garros sans polémiques profondes ou superficielles pour occuper la première semaine, l’édition 2017 n’a pas fait exception. • juan martin del potro est vraiment un chic type. souvenez-vous . « je sais ce que c’est, nico. » afp / thomas samson • le record de titres du grand chelem de roger federer n’est pas hors d’atteinte. rafael nadal est aujourd’hui mené 18-15 par le suisse – au passage, on en serait à 17-16 si rafa, qui menait 3-1 dans le dernier set en finale de l’open d’australie cette année, avait conservé son break jusqu’au bout. or, nadal pourrait remporter cinq roland-garros de plus, assure gustavo kuerten. si l’espagnol, qui a martyrisé son corps au fil de sa carrière, ne tombe pas en morceaux d’ici là, et s’il s’avère que le coup de melbourne réussi cette année par roger n’était qu’un baroud d’honneur… début de réponse dans trois semaines à wimbledon (3-16 juillet), on a hâte. • une française peut gagner roland-garros un jour. c’est possible. kristina mladenovic et caroline garcia ont 24 et 23 ans. certes, jelena ostapenko en a 20. certes, serena williams (35 ans), maria sharapova (30) et victoria azarenka (27) sont encore sur le circuit et ne seront pas forfait simultanément chaque année à paris, mais on a eu le sentiment, cette année, que ce qu’on n’osait plus concevoir pouvait finir par arriver. chez les messieurs, en revanche, sans doute va-t-il falloir encore patienter un siècle ou deux. au passage, savez-vous qui est la dernière joueuse née en france à avoir remporté roland-garros ?, demande jon wertheim, de sports illustrated , dans son excellent article-bilan en 50 considérations . ce n’est ni mary pierce (2000), née à montreal, ni françoise dürr (1967), née en algérie, ni nelly adamson landry (1948), née en belgique, ni raymonde jones veber (1944), ni simone irinarne lagargue (1943), qui sont bien nées en france, mais dont les victoires ne sont pas comptabilisées par la fft, car sous l’occupation, le tournoi n’accueillait que des joueurs locaux. félicitations, donc, à simonne (avec deux n) mathieu, née en 1908 à neuilly-sur-seine, et victorieuse en 1938 et 1939. • il faut vraiment songer à mettre fin aux interviews d’après-match à même le court. et pourtant dieu sait l’affection qu’on a pour cédric pioline et fabrice santoro qui, dans notre folle jeunesse de passionné de tennis, nous ont mis dans tous nos états (les meilleurs et les pires). ce n’est pas que les questions ou les réponses soient mauvaises, c’est juste que cette interview express met brutalement fin à ces instants qui suivent la poignée de main finale, où l’on est encore tout retourné, et où l’on aimerait pouvoir méditer encore un peu sur ce qu’on vient de voir. imagine-t-on un ténor ou une cantatrice répondre à trois questions trente secondes après la fin de sa prestation ? « alors, albina shagimuratova, cet air de la reine de la nuit, bien ? » • il faut faire taire rogerio dutra silva. le tennis dans ces conditions sonores , ça n’est pas possible. si certains riverains de roland-garros se sont plaints des nuisances cette fois-ci, c’est sans doute en grande partie à cause du brésilien. • on peut résumer la finale nadal-wawrinka en deux gifs. https://twitter.com/d